Le vin blanc n’a plus à rougir face au vin rouge,
loué par tant d’études scientifiques pour ses propriétés anti-oxydantes.
Une étude américaine indique que le vin blanc peut rivaliser avec le
vin rouge en terme de protection cardio-vasculaire. Et cela même si les
vins rouges contiennent jusqu’à 20 fois plus de composés polyphénoliques
que les vins blancs, vinification différente oblige.
Une protection cardiaque
Pauvres en resvératrol, “star” de nombreuses études vin et santé, les vins blancs
contiennent en revanche dans leur pulpe d’autres composés
polyphénoliques anti-oxydants : le tyrosol et l’hydroxytyrosol, présents
également dans l’huile d’olive. “Le vin blanc peut apporter une protection cardiaque similaire à celle du vin rouge s’il est riche en tyrosol et hydroxytyrosol”,
indiquent des scientifiques américains de l’école de médecine de
Farmington de l’Université du Connecticut, associés à des spécialistes
italiens, qui ont publié une étude il y a quelques mois dans le “Journal
of Agricultural and Food chemistry”. “La pulpe du raisin peut faire le même job que la peau”,
résume Dipak Das, de l’université du Connecticut. Boire un à deux
verres de vin blanc par jour pourrait contribuer à limiter les lésions
en cas d’attaque cardiaque.
Les médecins américains et italiens ont administré à
des rats en laboratoire une dose équivalente à 1,5 verre de vin rouge
italien par jour. D’autres ont reçu la même dose de vin blanc italien,
et d’autres encore ont absorbé des composés anti-oxydants. Deux autres
lots de rats ont reçu respectivement de l’eau plate et des alcools
forts. “Le vin rouge avec du resvératrol et le vin blanc avec ses
tyrosols et hydroxytyrosols ont tous deux montré différents degrés de
protection cardiaque”, soulignent les chercheurs. “Les rats ayant absorbé des doses de vin blanc ont subi moins de lésions cardiaques durant un arrêt cardiaque que ceux qui avaient reçu de l’eau ou des spiritueux”, précise l’université du Connecticut. Leur pression artérielle et la circulation du sang au niveau de l’aorte ont moins baissé que chez les rats ayant bu de l’eau ou des spiritueux. “Après
des tests moléculaires sur les cellules cardiaques, les chercheurs ont
constaté que la microstructure stockant l’énergie nécessaire aux
cellules, la mitochondrie, était protégée par le vin blanc” poursuit l’université.
L’acide caféique également bénéfique
L’un des chercheurs ayant participé à cette étude, Albertoique. Ce composé, présent dans le caféique conférait aux vins blancs un potentiel anti-oxydant similaire à celui de l’huile d’olive extra vierge. “Chez des personnes en bonne santé, une consommation modérée de vin blanc, toujours durant les repas, est capable
de réduire les conditions favorisant la formation d’athérosclérose. Et
cela pourrait expliquer son efficacité dans la prévention des maladies
cardiaques”, explique le professeur Bertelli sur le site italien winenews.
Une étude dirigée par l’épidémiologiste américain Arthur
Klatsky sur 130 000 personnes pendant sept ans a montré que les buveurs
modérés de vin blanc, et particulièrement les femmes, avaient été plus
résistants aux maladies cardio-vasculaires que les abstinents. Et selon
lui, les composés anti-oxydants du vin blanc pourraient même être plus
efficaces que ceux du vin rouge. A condition bien sûr de rester dans la modération.