vendredi 24 mai 2019

French paradox

Le concept de « French paradox » est né il y a près de vingt ans lorsque statisticiens et cardiologues se sont intéressés aux données concernant des maladies des artères coronaires (infarctus du myocarde…). L’analyse des données mettait en évidence qu’en dépit de facteurs de risque identiques, les Français jouissent d’une santé cardiovasculaire à faire pâlir nos voisins européens et américains. Pour certains chercheurs, cette énigme, le fameux "French paradox", trouverait son explication -entre autres- dans la consommation de vin. Pas si simple cependant puisque la santé cardiovasculaire d’un individu résulte de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux comme l’alimentation, l’activité physique, la consommation d’alcool et de tabac. Les études épidémiologiques sont difficiles dans ce domaine où les facteurs de risque sont nombreux, certains liés entre eux, et où les paramètres sociaux jouent un rôle important.

Le « French paradox » alimentaire ou comment les Français, qui mangent plus de graisses et boivent plus de vin rouge que les autres, bénéficient d’un taux aussi faible d’accidents cardio-vasculaires. Tel est le sujet de cette quatrième Conférence Louis Pasteur. L’accent est mis sur les rôles que peuvent jouer les vins sur les maladies cardio-vasculaires.
 
Malgré tout, le « French paradox » intrigue tout particulièrement les cardiologues anglosaxons, qui ne cessent de se demander pourquoi le taux de mortalité par infarctus du myocarde est inférieur de moitié en France à celui que l’on observe aux États-Unis.
 
Les différentes études statistiques réalisées depuis la fin des années 1980 ont souligné la relation entre une consommation régulière et modérée de vin et la diminution des risques cardio-vasculaires. Le phénomène a été baptisé « French Paradox », essentiellement parce qu'en France, de façon assez surprenante, malgré une alimentation réputée riche en graisse, le nombre d'accidents cardiaques est l'un des plus faibles de tous les pays industrialisés. Après les médecins, les chimistes ont étudié ce problème afin d'expliquer quelles sont les molécules responsables de ce phénomène.Les tout premiers travaux des chimistes ont montré que les composés phénoliques, par leur capacité à détruire les radicaux libres - éléments instables et toxiques pour l'organisme et qui altèrent les cellules et l'ADN -, sont à l'origine du French Paradox. Parmi les phénols, dont le rôle antiradicalaire dans les vins a été analysé dès les années 1950, des molécules de faible masse moléculaire, comme la quercétine et le resvératrol, ont attiré l'attention des chercheurs.