mardi 26 mars 2019

Œnologie : lexique du vin - M


M

Macération carbonique : phénomène qui est utilisé pour certaines vinifications en rouge spéciales. La macération carbonique permet d’obtenir des vins rouges fruités, à faible potentiel de garde, donc à déguster rapidement. La vendange entière, non foulée et non éraflée, est mise en cuve aussi intacte que possible. On a donc environ 20 à 30% de moût dus au poids de la vendange et 70 à 80% de vendange entière dans la cuve suivant les années. Une fois la cuve remplie, elle est fermée hermétiquement et saturée en gaz carbonique. La macération carbonique est en fait un phénomène de fermentation alcoolique intra-cellulaire, sans intervention de levures, qui a lieu dans les cellules végétales de la baie de raisin, lorsqu’elles sont placées en anaérobiose. Elle dure de 24 à 48 heures, et sa température optimum est de l’ordre de 35°C. Elle a donc lieu en début de cuvaison et entraîne :
  • une augmentation du degré alcoolique d’environ 2 %Vol
  • une dégradation de l’acide malique de l’ordre de 30%
  • la formation d’arômes fruités spécifiques (fruits rouges, arômes amyliques de type banane ou bonbon anglais (arlequin)).
Une fois la macération carbonique terminée, c’est une vinification en rouge traditionnelle, avec fermentation alcoolique levurienne classique et macération classique, mais de courte durée, qui permettra d’extraire les composés phénoliques (anthocyanes et tanins).

Macération pelliculaire : opération réalisée en vinification en rouge, et dans une moindre mesure en vinification en rosé. Elle peut quelquefois être aussi pratiquée en vinification en blanc, mais elle sera alors de très courte durée (24 à 48 heures). C’est la période pendant laquelle les parties solides de la grappe de raisins (rafles si on n’a pas éraflé, pellicules et pépins)  restent en contact avec les moûts afin d’extraire les arômes, mais surtout les composés phénoliques (anthocyanes pour la couleur rouge et tanins pour la structure et le potentiel de garde). La macération peut durer de 4 à 5 jours pour les vins primeurs (Beaujolais), à plus d’un mois pour les vins de garde (Bourgogne, Bordeaux, …). Pour maîtriser  la macération, le vinificateur dispose de différents outils :
  • la température de macération : plus elle est élevée, plus l’extraction est efficace.
  • la durée : plus la macération est longue, plus l’extraction est efficace.
  • les facteurs mécaniques (remontages, pigeages, délestages, …) : plus ils sont nombreux et intenses, plus l’extraction est efficace.
  • la présence d’alcool : elle est indispensable pour extraire les tanins. Les tanins, support du vieillissement des vins rouges, sont donc extraits en fin de macération, lorsque la fermentation alcoolique a produit suffisamment d’alcool.
Macération semi-carbonique : c’est une macération carbonique spécifique du Beaujolais, qui est essentiellement utilisée pour l’obtention des Beaujolais et Beaujolais Villages primeurs.   La différence avec la vraie macération carbonique réside dans le fait, qu’une fois la cuve remplie, on ne la ferme pas hermétiquement, et on ne la sature pas en gaz carbonique exogène, mais on laisse la cuve se saturer toute seule en gaz carbonique, sous l’effet de la respiration des cellules végétales de la grappe de raisin, et sous l’effet de la fermentation alcoolique levurienne, dans les 20 à  30% de moûts dus au poids de la vendange. Comme le gaz carbonique est plus lourd que l’air, la cuve reste saturée en CO2 même si elle n’est pas fermée hermétiquement. Le type de vin obtenu est sensiblement le même qu’avec une vraie macération carbonique.

Macération sulfitique : technique de macération pratiquée en vinification en rouge où, dès la mise en cuve, on sulfite la vendange, éventuellement foulée et éraflée, à des doses très élevées, de l’ordre de 25 à 30 g/hL. Outre son rôle habituel d’antioxydant et d’antiseptique, le SO2 ainsi ajouté a plusieurs rôles :
  • bloquer la fermentation alcoolique. On peut même refroidir la vendange pour éviter tout départ en fermentation alcoolique. Cela permet donc d’allonger la durée de la macération en la commençant longtemps avant la fermentation alcoolique.
  • mortifier les cellules végétales de la baie de raisin pour permettre une extraction plus efficace des composés phénoliques (anthocyanes et tanins).
Cette macération sulfitique permet donc d’avoir des durées totales de macération de plus d’un mois, et d’obtenir des vins beaucoup plus concentrés.

Madérisé : se dit d’un vin très oxydé. Les vins blancs prennent une teinte jaune brun, avec des arômes de pomme, de pruneau et de noix marqués, et un goût rappelant le Madère.

Magnum : bouteille de grande contenance. Un magnum contient 2 bouteilles de 0,75 litre, soit 1,5 litres.

Maie (de pressoir) : partie basse du pressoir, dans laquelle le moût qui s’écoule au cours du pressurage est récupéré.

Maigre : se dit d’un vin pauvre et mince, manquant de gras, de rondeur  et de moelleux.

Maladie (du vin) : attaque d’un ou plusieurs composés du vin par des micro-organismes (levures ou bactéries). Parmi les maladies du vin, on peut citer : 
  • la maladie de la fleur
·        la piqûre acétique
·        la tourne
·        l’amertume
·        la maladie de la graisse ou de l’huile
·        la piqûre lactique
·        la dégradation de l’acide citrique par les bactéries lactiques.
Les points communs à ces maladies du vin sont :
·        l’apparition de défauts organoleptiques
·        l’augmentation de l’acidité volatile.

Maladie de la fleur : dégradation de l’éthanol (CH3-CH2OH) en acétaldéhyde (éthanal : CH3-CHO) par la levure Candida vini (ou Candida mycoderma), en présence d’oxygène. C’est la maladie des cuves mal ouillées, et des vins insuffisamment sulfités. Cette maladie se traduit par l’apparition d’odeur de noix, de pomme verte, et même quelquefois de colle scotch (acétate d’éthyle). La lutte passe par les soins des vins en cuverie : ouillage régulier, sulfitage suivi.

Maladie de la graisse : maladie due aux bactéries lactiques, responsables de la fermentation malolactique. On dit aussi que le vin fait l’huile. Il s’agit en fait d’une déviation du métabolisme des bactéries lactiques qui, au lieu de faire une fermentation malolactique "normale", engendre un aspect huileux, avec une viscosité caractéristique sur le vin atteint. Dans une cuve, un simple battage énergique, suivi d’un sulfitage pour inhiber les bactéries lactiques, suffit à enrayer la maladie. Par contre, si la maladie se produit dans la bouteille de Champagne au cours du vieillissement sur lattes, seule la remise en cercle du vin de Champagne permet de traiter la maladie, toujours par battage énergique. C’est pour cette raison que l’écrasante majorité des élaborateurs de Champagne préfèrent faire la fermentation malolactique après la fermentation alcoolique, sur les vins de base de Champagne.

Maladie de la tourne : maladie du vin. C’est la dégradation de l’acide tartrique par les bactéries lactiques, avec formation d’acide lactique, d’acide éthanoïque (acide acétique), et d’acétoïne (goût de souris). Cette maladie s’accompagne évidemment d’une augmentation de l’acidité volatile, mais également d’une diminution de l’acidité totale. Cette maladie est en voie de disparition.

Maladie de l’amertume : maladie du vin. C’est la dégradation du glycérol par les bactéries lactiques, avec formation d’acroléine, responsable du goût amer
(amertume). Cette maladie s’accompagne évidemment d’une augmentation de l’acidité volatile. Cette maladie est en voie de disparition.

Maladie de l’huile : maladie due aux bactéries lactiques, responsables de la fermentation malolactique. On dit aussi que le vin fait l’huile. Il s’agit en fait d’une déviation du métabolisme des bactéries lactiques, qui au lieu de faire une fermentation malolactique "normale", engendre un aspect huileux, avec une viscosité caractéristique sur le vin atteint. Dans une cuve, un simple battage énergique, suivi d’un sulfitage pour inhiber les bactéries lactiques, suffit à enrayer la maladie. Par contre, si la maladie se produit dans la bouteille de Champagne au cours du vieillissement sur lattes, seule la remise en cercle du vin de Champagne permet de traiter la maladie, toujours par battage énergique. C’est pour cette raison que l’écrasante majorité des élaborateurs de Champagne préfèrent faire la fermentation malolactique après la fermentation alcoolique, sur les vins de base de Champagne.

Malbec : cépage noir, encore appelé Côt.
·        Régions viticoles :
o   Sud-ouest, notamment dans le vignoble de Cahors, dont il doit représenter 70% de l’assemblage
o   Vallée de la Loire où, bien adapté aux sols calcaires,  il donne le fruité du rosé d’Anjou
o   Bordelais, où il est très minoritaire
o   Argentine, notamment dans le vignoble de Mendoza.
·        Caractéristiques organoleptiques des vins rouges et rosés de Malbec :
o   Vue : robe intense dans les vins rouges
o   Nez : dominante de fruits noirs (mûres, myrtille, cerise noire, …)
o   Bouche : fruits noirs et tanins.

Malique (acide) : COOH-CH2-CHOH-COOH. Acide organique naturellement présent dans le raisin. C’est également l’acide principal de la pomme. L’acide malique est dégradé en acide lactique (moins acide) par les bactéries lactiques, au cours de la fermentation malolactique (lorsqu’elle est réalisée).

Malternative : mot valise (malt + alternative) et néologisme se référant aux bières mélangées à d'autres alcools ou parfums (whisky, vodka, tequila...). On peut les assimiler aux prémix, ou pre-mix, qui doivent leur nom à l'anglais premixed  c’est-à-dire "mélangé à l'avance". Les prémix ou alcopops sont des boissons distillées sucrées dont la teneur en alcool est inférieure à 15% du volume (% vol). Elles désignent des cocktails tout faits, mélangeant une boisson alcoolisée à une autre non alcoolisée. Résultat, ce sont des boissons faiblement alcoolisées (5 et 8 % Vol. d’alcool), très sucrées, au look tendance et qui sont fortement prisées par les jeunes, et plus particulièrement par les jeunes femmes.

Mangue : famille des fruits exotiques.
·        La molécule de l’arôme de mangue est la décalactone.
·        L’arôme de mangue se forme au cours des fermentations : c’est un arôme secondaire.
·        On retrouve l’arôme de mangue dans :
o   les vins liquoreux du Sud-Ouest :
§  Montbazillac, issus du Sémillon, du Sauvignon et de la Muscadelle
§  Jurançon, issus du Petit et Gros Manseng, du Camaralet de Lasseube et du Lauzet
§  Pacherenc-du-vic-bilh, issus du Courbu, du Petit Manseng, de l’Arrufiac, du Gros Manseng et du Sauvignon
o   les vins liquoreux de la Vallée de la Loire, obtenus par vendanges tardives avec pourriture noble, issus du Chenin, comme les Coteaux du Layon
o   les vins moelleux allemands, du pays de Bade et du Palatinat
o   les vins moelleux autrichiens de Styrie.

Mannitol : composé formé par les bactéries lactiques au cours d’une piqûre lactique.

Mannoprotéine : macromolécule cédée par les levures au cours de leur autolyse, qui améliore la stabilité tartrique des vins. Ce phénomène a été constaté dans les grands vins blancs de Bourgogne qui sont élevés sur lies de levures pendant plusieurs mois, avec des bâtonnages réguliers. Les mannoprotéines peuvent être obtenues industriellement par digestion enzymatique des parois de levures. L’addition des mannoprotéines, pour lutter contre les précipitations tartriques, est autorisée après fermentation alcoolique par la réglementation européenne.

Marc : ce terme peut désigner plusieurs choses :
·        C’est une unité de mesure de  la récolte champenoise : un marc = 4 000 kg de raisin.
·        C’est une eau-de-vie, obtenue par distillation de vin ou de sous-produit de la vinification (aignes, bourbes, lies, bas vins de dégorgement,…).
·        Cela désigne également l’ensemble des parties solides présentes dans la cuve, au cours de la macération, en vinification en rouge.

Marc de Champagne : eau-de-vie obtenue par distillation des aignes de Champagne fermentées.

Marie-Jeanne : bouteille bordelaise de grande contenance. Une Marie-Jeanne contient 2,5 litres.

Masse volumique : c’est une caractéristique d’un liquide homogène. On l’obtient en divisant la masse par le volume. La masse volumique d’un liquide (moût ou vin) est indépendante de la quantité choisie. On peut l’exprimer en g/cm3, ou en kg/dm3. 1 g/cm3 = 1 kg/dm3.

Mathusalem : bouteille de grande contenance. Un Mathusalem contient 8 bouteilles de 0,75 litre, soit 6 litres.

Maturation d’un vin : période au cours de laquelle le vin mûrit. Ses caractéristiques organoleptiques se modifient, il devient plus complexe, plus fin. En Champagne, la maturation se produit au cours du vieillissement sur lattes, car lorsque le vin de Champagne est commercialisé par son élaborateur, il est à son optimum organoleptique. La durée de vieillissement sur lattes des vins de Champagne est réglementée :
·        12 mois minimum entre tirage et dégorgement pour tous les Champagnes
·        15 mois minimum entre tirage et commercialisation pour les Champagnes sans année
·        3 ans minimum entre tirage et commercialisation pour les Champagnes millésimés.

Maturation de la vendange : période au cours de laquelle le raisin mûrit. Elle s’étale de la véraison (début août en Champagne) à la maturité (généralement mi-septembre en Champagne). Durant cette période, la baie de raisin s’enrichit en sucre, et son acidité diminue.

Maturation du raisin : période au cours de laquelle le raisin mûrit. Elle s’étale de la véraison (début août en Champagne) à la maturité (généralement mi-septembre en Champagne). Durant cette période, la baie de raisin s’enrichit en sucre, et son acidité diminue.

Maturité : date où l’on n’a plus aucun intérêt à laisser le raisin sur la vigne. Il faut récolter. On peut distinguer :
·        la maturité technologique, qui dépend du type de produit que l’on veut élaborer. Ainsi, en Champagne, la maturité technologique est précoce, puisqu’on recherche la vivacité, la fraîcheur, l’élégance, la finesse et la complexité sur les vins de Champagne. L’acidité de la vendange est donc primordiale, et une vendange "trop" mûre risque d’en manquer.
·        la maturité physiologique, quand les pépins de raisin sont aptes à germer. En Champagne, la récolte se fait toujours avant la maturité physiologique.
On a coutume de dire que le raisin est à maturité environ 100 jours après la floraison de la vigne.

MCR : Moût de raisins Concentré Rectifié. C’est du sucre de raisin liquide, destiné à remplacer le sucre cristallisé de betterave ou de canne, pour l’enrichissement des moûts (chaptalisation), dans les régions viticoles où cela est autorisé. Le moût concentré rectifié utilisé est généralement à 63 ° Brix, soit une concentration en sucre de 844 g/L. On entend par "moût de raisins concentré rectifié", le produit liquide non caramélisé:
  • obtenu par déshydratation partielle du moût de raisins, effectuée par toute méthode autorisée autre que le feu direct, de telle sorte que l'indication chiffrée fournie à la température de 20°C par le réfractomètre, ne soit pas inférieure à 61,7 %
  • ayant subi des traitements autorisés de désacidification et d'élimination des composants autres que le sucre
  • présentant les caractéristiques suivantes :
    • un pH non supérieur à 5, à 25 ° Brix
    • une densité optique à 425 nanomètres sous épaisseur de 1 centimètre non supérieure à 0,100 sur moût de raisins concentré, à 25 ° Brix
    • une teneur en saccharose non décelable selon une méthode d'analyse à déterminer
    • un indice Folin-Ciocalteau non supérieur à 6,00, à 25 ° Brix
    • une acidité de titration non supérieure à 15 milli-équivalents par kilogramme de sucres totaux
    • une teneur en anhydride sulfureux non supérieure à 25 milligrammes par kilogramme de sucres totaux
    • une teneur en cations totaux non supérieure à 8 milli-équivalents par kilogramme de sucres totaux
    • une conductivité à 25 ° Brix et à 20°C non supérieure à 120 micro-Siemens par centimètre
    • une teneur en hydroxyméthylfurfural non supérieure à 25 milligrammes par kilogramme de sucres totaux
    • présence de mésoinositol.
Un titre alcoométrique acquis du moût de raisins concentré rectifié n'excédant pas 1 % vol. est admis.
Réglement (CE) N° 479/2008

MDMP : substance (2-methoxy-3,5-diméthylpyrazine) pouvant provoquer, à forte concentration, l’apparition de goûts de "moisi" et "liégeux" dépréciant fortement la qualité organoleptique des vins. Le micro-organisme à l’origine de la formation en grande quantité de cette substance a été identifié : il s’agit d’une bactérie de type Rhizobium (Rhizobium excellensis), isolée il y a une vingtaine d’années dans des lubrifiants pour système de découpe. C’est une bactérie tellurique et sa présence est très vraisemblablement liée à un contact avec de la terre. Les techniques de décontamination utilisées pour éviter l’apparition de trichloroanisol (TCA), substance à l’origine du goût de bouchon, semblent aussi efficaces vis-à-vis de la MDMP. Plusieurs cas de contamination ont également été observés dans les vins additionnés de copeaux de chêne peu ou pas chauffés. Pour remédier à ces contaminations, il suffit d’allonger la durée de chauffe pour les copeaux faiblement chauffés. Cette contamination n’a pas été observée pour les copeaux normalement toastés et encore moins dans les barriques, car traditionnellement elles sont toujours suffisamment chauffées.

Méchage des fûts : opération traditionnelle qui consiste à faire brûler une mèche de soufre dans le fût de chêne, lorsqu’il est vide. Le soufre et le dioxygène forment une molécule de dioxyde de soufre au cours de la combustion de la mèche. On utilise dans ce cas le rôle antiseptique du SO2 pour protéger le fût de tout développement microbien, qui pourrait nuire à la qualité du vin que l’on mettra dedans par la suite. En outre, cela contribuera au sulfitage du vin élevé ensuite dans le fût.

Mélanine : pigment brun responsable de la coloration brune des moûts de raisin (ou des vins) oxydés. En fait, l’oxydation enzymatique des composés phénoliques  du moût (anthocyanes, tanins, …), catalysée par la laccase et la tyrosinase (enzymes d’oxydation), aboutit à la formation de quinones, qui polymérisent en mélanine. Si l’oxydation des moûts n’est pas maîtrisée par le vinificateur, cela peut aller jusqu’à la casse oxydasique ou casse brune.

Mélisse : famille des végétaux. Elle fait partie des plantes aux arômes citronnés.
·        La molécule de l’arôme de mélisse est le citral.
·        On retrouve parfois des nuances de mélisse dans :
o   les vins secs de Muscat (d’Alsace ou d’ailleurs) lorsqu’ils sont jeunes
o   certains Riesling d’Alsace
o   les grands vins blancs de Bourgogne, issus du Chardonnay, notamment dans la Côte de Beaune, comme les Meursault ou le Corton-Charlemagne
o   les vins liquoreux issus de vendanges atteintes de pourriture noble, comme :
§  les Sauternes dans le Bordelais, issus principalement du Sémillon
§  les vins liquoreux du Sud-ouest, notamment ceux qui sont issus du Petit Manseng, comme le Jurançon ou le Pacherenc-du-vic-bilh.

Melon : famille des fruits à pépins.
·        La molécule de l’arôme de melon est un aldéhyde, le 2,6-diméthyl-5-heptenal.
·        L’arôme de melon se retrouve parfois dans :
o   le Muscat d’Alsace sec, dans sa jeunesse, assemblage de Muscat Ottonel et de Muscat Blanc à petits grains
o   le Muscat de Beaume de Venise, vin liquoreux de la Vallée du Rhône méridionale
o   les Muscats du Languedoc, comme le Muscat de Lunel, le Muscat de Frontignan ou le Muscat de Mireval
o    les Muscats du Roussillon comme le Muscat de Rivesaltes
o   les vins rouges de la Vallée du Rhône septentrionale, issus de l’assemblage de Viognier (cépage blanc) et de Syrah (cépage noir), comme le Côte-Rôtie.

Membrane (pressurage) : membrane située à l’intérieur de la cage des pressoirs à membranes. On gonfle cette membrane avec de l’air (ou plus rarement de l’eau) grâce à un compresseur, et la membrane vient délicatement presser le raisin contre la cage du pressoir. Les pressoirs à membrane sont beaucoup utilisés en Champagne, parce qu’ils permettent un pressurage très doux du raisin, comme si l’on écrasait la baie de raisin entre le pouce et l’index. Les pressoirs à membrane travaillent de manière identique aux traditionnels pressoirs Coquard champenois.

Menthe : famille des végétaux.
·        La molécule de l’arôme de menthe est le menthol pour la menthe poivrée et le carvone pour la menthe verte.
·        On peut parfois retrouver l’arôme de menthe poivrée dans certains vins rouges du bordelais.
·        On peut parfois retrouver l’arôme de menthe verte dans : 
o   certains vieux vins blancs de la Vallée de la Loire, issus du Chenin
o   certains vieux vins blancs de Bourgogne issus du Chardonnay.

Mercaptan : mauvais goût dû à une réduction excessive des vins. Le mercaptan est souvent dû à la formation de H2S, et se caractérise généralement  par des odeurs d’œuf pourri marquées. On peut enlever un goût de mercaptan en aérant le vin et en le mettant en contact avec du cuivre. H2S précipite alors sous forme de sulfure de cuivre, et l’odeur désagréable disparaît. Quelquefois, le mercaptan est dû à la fonction thiol (- SH), il est alors beaucoup plus difficile à éliminer.

Merlot : cépage noir. Cépage du Château Petrus.
·        Régions viticoles :
o   Bordelais : il est le cépage dominant des vignobles de Pomerol et de Saint-Emilion. Il est minoritaire dans les vignobles de Médoc et des Graves, où il apporte sa rondeur au Cabernet Sauvignon et au Cabernet Franc
o   Languedoc-Roussillon, où il a été récemment planté comme cépage améliorateur
o   Californie
o   Etat de Washington
o   Italie.
·        Caractéristiques organoleptiques des vins rouges de Merlot :
o   Vue : robe intense
o   Nez : fruits rouges, souvent confiturés
o   Bouche : rondeur enveloppante et caressante.

Métabisulfite de potassium : c’est une forme solide du SO2, que l’on peut dissoudre dans l’eau pour faire une solution sulfureuse. Il est souvent utilisé dans les bondes aseptiques, avec un peu d’eau, car il permet de garantir une teneur élevée en SO2, pendant une longue période.

Métatartrique (acide) : produit ajouté au vin pour éviter les précipitations tartriques. Dose maximum réglementaire : 100 mg/L, sur produit fini. Son efficacité est très bonne, mais de courte durée (de quelques semaines à quelques mois). Plus le vin est stocké à température élevée, mais surtout plus il subit de variations de température importantes, plus la durée d’efficacité de l’acide métatartrique sera courte.

Méthode Charmat : la prise de mousse ne se réalise pas en bouteille mais dans une cuve sous pression, ou cuve close. Pour compenser la perte de gaz carbonique pendant la mise en bouteille, un gaz carbonique alimentaire est autorisé. Auguste Charmat inventa cette méthode en 1907 à l'Université du vin de Montpellier. Elle est utilisée pour fabriquer les Sekt allemands, les Prosecco italiens, ...

Micro-aérophile : une bactérie micro-aérophile est une bactérie qui n’a besoin que de toutes petites quantités d’oxygène pour se développer. Les bactéries lactiques responsables de la fermentation malolactique des vins, bien que souvent qualifiées d’anaérobies, sont micro-aérophiles.

Micro-cristaux de tartre : cristaux de bitartrate de potassium de très petite taille. Des micro-cristaux de tartre, de tailles et de formes précises, sont utilisés au cours du traitement par le froid en continu des vins de Champagne (procédé Crystalloprocess). On en met 4 g/L en début de cycle pour provoquer le phénomène de nucléation induite.

Miel : famille des arômes de pâtisseries et de viennoiseries.
·        Les molécules de l’arôme de miel sont des dérivés de l’alcool phényléthylique : butyl et isobutyl-phénylacétate, acétate de phényléthyle et éphénylacétaldéhyde. Elles apparaissent au cours de la fermentation alcoolique. L’arôme de miel est donc un arôme secondaire.
·        L’arôme de miel se retrouve dans :
o   les Champagnes vieux, souvent millésimés, lorsqu’ils sont à leur apogée, issus des trois cépages champenois : Chardonnay, Pinot Noir et Pinot Meunier
o   les grands vins blancs de Bourgogne, notamment de la Côte de Beaune, issus du Chardonnay, comme le Montrachet. La nuance de miel est alors toute en finesse élégante et en subtilité
o   les vins blancs liquoreux du Bordelais, issus principalement du Sémillon, mais aussi du Sauvignon, comme le Sauternes, Barsac, ou Loupiac
o   les vins blancs liquoreux d’Alsace, vendanges tardives ou sélections de grains nobles, notamment ceux qui sont issus du Gewurztraminer
o   les vins liquoreux du Sud-ouest :
§  Montbazillac, issus du Sémillon, du Sauvignon et de la Muscadelle
§  Jurançon, issus du Petit et Gros Manseng, du Camaralet de Lasseube et du Lauzet
§  Pacherenc-du-vic-bilh, issu du Courbu, du Petit Manseng, de l’Arrufiac, du Gros Manseng et du Sauvignon
o   les vins liquoreux de la Vallée de la Loire, obtenus par vendanges tardives avec pourriture noble, issus du Chenin, comme les Coteaux du Layon
o   les vins doux naturels, comme le Muscat de Rivesaltes, issus du Muscat
o   l’Aubruch du vignoble autrichien, issu du cépage Furmint.

Mignonnette : bouteille de 5 cL.

Millésimé (Champagne) : vin de Champagne issu de la récolte d’une seule année. On ne fait des Champagnes millésimés que les années exceptionnelles. Un Champagne millésimé est donc un vin d’exception, à déguster pour les grandes occasions. Réglementairement :
  • Il faut que la vendange titre au moins 8,5 %Vol. de degré alcoolique potentiel naturel pour avoir le droit de faire un Champagne millésimé
  • On ne peut pas faire plus de 80% de la récolte d'une année en Champagne millésimé (pour éviter d'élaborer des moûts de taille en Champagne millésimé).
Minéral : famille d’arômes qui comprend notamment la craie, la pierre à fusil, le pétrole ou les hydrocarbures. Les vins contiennent un grand nombre d’éléments minéraux. Les arômes minéraux expriment souvent le terroir d’origine du vin.

Mistelle : c’est un vin de liqueur, c'est-à-dire une boisson alcoolisée sucrée obtenue par mélange de moût de raisin frais (jus de raisin non fermenté) et d'alcool pour obtenir un assemblage titrant entre 16 et 22 % Vol. d’alcool. L'alcool ainsi ajouté va empêcher toute fermentation et préserver l'arôme et le sucre du raisin. Ainsi, le ratafia de Champagne est une mistelle qui est élaborée avec du raisin de l'appellation Champagne.

Mixtion : au cours de l’élaboration des vins de Champagne, elle est réalisée juste avant le tirage en mélangeant de manière homogène :
·        le vin de base de Champagne
·        les levures prêtes à faire la prise de mousse : 1,5 à 3 millions de levures viables /mL de mixtion 
·        de la liqueur de tirage (généralement à 500 g/L), pour apporter les 24 g/L de sucre nécessaires pour obtenir les 6 bars de pression dans la bouteille de Champagne, après la prise de mousse
·        des adjuvants de tirage ou adjuvants de remuage (bentonites, alginates, …), pour faciliter le remuage des bouteilles de Champagne après le vieillissement sur lattes.

Moelleux : se dit d’un vin onctueux, velouté, souvent sucré.

Mondeuse : cépage noir.
·        Régions viticoles :
o   Savoie
o   Bugey
·        Caractéristiques organoleptiques des vins rouges de Mondeuse :
o   Vue : robe soutenue
o   Nez : fruits rouges
o   Bouche : bien structurée.

Mou : se dit d’un vin qui manque de vivacité, de fraîcheur, d’acidité.

Mourvèdre : cépage noir, originaire d’Espagne.
·        Régions viticoles :
o   Vallée du Rhône, dans les vignobles de la partie méridionale
o   Languedoc-Roussillon : il est planté comme cépage améliorateur. C’est le cépage principal des vins rosés de Bandol.
o   Espagne : il domine dans les vignobles de la partie est
o   Australie, principalement dans les vignobles de la Barossa Valley
·        Caractéristiques organoleptiques des vins rouges et rosés de Mourvèdre :
o   Vue : robe soutenue
o   Nez : arômes de fruits noirs, sauvages et épicés
o   Bouche : forte personnalité, très structurée.

Moût de raisin : jus de raisin destiné à l’élaboration de vin.

Moût de raisin clair : moût de raisin clarifié par le débourbage, ou par une autre technique.

Moût de raisins concentré : on entend par "moût de raisins concentré", le moût de raisins non caramélisé obtenu par déshydratation partielle du moût de raisins, effectuée par toute méthode autorisée autre que le feu direct, de telle sorte que l'indication chiffrée fournie à la température de 20 °C par le réfractomètre, ne soit pas inférieure à 50,9 %.
Un titre alcoométrique acquis du moût de raisins concentré n'excédant pas 1 % vol. est admis.
Réglement (CE) N° 479/2008

Moût de raisins concentré rectifié : c’est du sucre de raisin liquide, destiné à remplacer le sucre cristallisé de betterave ou de canne, pour l’enrichissement des moûts (chaptalisation), dans les régions viticoles où c’est autorisé. Le moût concentré rectifié utilisé est généralement à 63 ° Brix, soit une concentration en sucre de 844 g/L.
On entend par "moût de raisins concentré rectifié", le produit liquide non caramélisé:
  • obtenu par déshydratation partielle du moût de raisins, effectuée par toute méthode autorisée autre que le feu direct, de telle sorte que l'indication chiffrée fournie à la température de 20°C par le réfractomètre, ne soit pas inférieure à 61,7 %
  • ayant subi des traitements autorisés de désacidification et d'élimination des composants autres que le sucre
  • présentant les caractéristiques suivantes :
    • un pH non supérieur à 5 à 25 ° Brix
    • une densité optique à 425 nanomètres sous épaisseur de 1 centimètre non supérieure à 0,100 sur moût de raisins concentré à 25 ° Brix
    • une teneur en saccharose non décelable selon une méthode d'analyse à déterminer
    • un indice Folin-Ciocalteau non supérieur à 6,00 à 25 ° Brix
    • une acidité de titration non supérieure à 15 milli-équivalents par kilogramme de sucres totaux
    • une teneur en anhydride sulfureux non supérieure à 25 milligrammes par kilogramme de sucres totaux
    • une teneur en cations totaux non supérieure à 8 milli-équivalents par kilogramme de sucres totaux
    • une conductivité à 25 ° Brix et à 20°C non supérieure à 120 micro-Siemens par centimètre
    • une teneur en hydroxyméthylfurfural non supérieure à 25 milligrammes par kilogramme de sucres totaux
    • présence de mésoinositol.
Un titre alcoométrique acquis du moût de raisins concentré rectifié n'excédant pas 1 % vol. est admis.
Réglement (CE) N° 479/2008

Moût de raisins partiellement fermenté : on entend par "moût de raisins partiellement fermenté", le produit provenant de la fermentation d'un moût de raisins, ayant un titre alcoométrique acquis supérieur à 1 % vol. et inférieur aux trois cinquièmes de son titre alcoométrique volumique total.
Réglement (CE) N° 479/2008

Moût sulfité : moût auquel on a ajouté du SO2 ou anhydride sulfureux, pour le protéger contre l’oxydation et les attaques microbiennes (levures et bactéries). Habituellement, en Champagne, on sulfite les moûts juste à la sortie du pressoir, à des doses allant de 5 à 10 g/hL de SO2, suivant l’état sanitaire de la vendange. Plus la vendange est pourrie (Botrytis cinerea), plus il faut sulfiter. De même, en Champagne, on sulfite plus les tailles (moins acides) que les cuvées.

Mûre : famille des fruits rouges. L’arôme de mûre est également souvent classé dans la famille des petits fruits des bois, des fruits sauvages ou des fruits noirs.
L’arôme de mûre se forme pendant la fermentation alcoolique : c’est un arôme secondaire. Il se retrouve dans certains Champagnes qui intègrent les cépages noirs (Pinot Noir et Pinot Meunier) dans leur assemblage, et également dans de nombreux vins rouges, dans leur jeunesse, notamment :
·        les vins rouges de Bourgogne dans leur jeunesse, issus du Pinot Noir, comme l’Aloxe Corton
·        les vins rouges de la Vallée du Rhône septentrionale, issus de la Syrah
·        les vins rouges de la Vallée du Rhône méridionale ou du Languedoc, issus du Mourvèdre
·        les vins rouges du Bordelais lorsque le Merlot est majoritaire, comme le Saint Emilion ou le Pomerol
·        les vins rouges du Sud-Ouest, comme le Cahors jeune issu du Malbec, ou le Madiran jeune issu du Tannat
·        les vins rouges de la Vallée de la Loire, issus du Cabernet Franc, comme le Chinon ou le Saumur Champigny
·        les vins rouges italiens du Piémont.

Musc : famille des arômes animaux.
L’arôme de musc accompagne parfois les nuances de cuir, de fourrure, de civette et de venaison, notamment dans les vieux vins rouges de Bourgogne, issus de Pinot Noir, comme les Corton ou les Nuits Saint Georges, ou les vieux vins rouges du Bordelais, qui contiennent une forte proportion de Merlot.

Muscat : cépage blanc.
·        Régions viticoles :
o   Alsace 
o   Languedoc-Roussillon : Muscat de Frontignan, Muscat de Lunel, Muscat de Rivesaltes, Muscat de Mireval, …
o   Italie, dans le vignoble d’Asti, mais aussi dans les vignobles de Lombardie, de Sicile et de Sardaigne
o   Grèce, principalement dans les vignobles des îles de Samos, Patras et Céphalonie
o   Californie, grâce à l’impulsion de Robert Mondavi.
·        Caractéristiques organoleptiques des vins blancs de Muscat :
o   Vue : jaune paille
o   Nez : muscaté. Arômes de rose, de fruits exotiques, et d’épices (muscade, cannelle) dans les vins liquoreux
o   Bouche : ronde et muscatée.

Muselage : opération qui consiste à mettre un muselet pour maintenir le bouchon en liège sur la bouteille de Champagne, malgré la pression. Le muselage a lieu immédiatement après le bouchage liège, à l’aide d’une museleuse.

Museleuse : machine servant à poser le muselet sur les bouteilles de Champagne, juste après le bouchage liège.

Mutage : opération qui consiste à bloquer ou interrompre artificiellement la fermentation alcoolique, soit avec du SO2, soit avec de l’alcool.

Myrtille : famille des fruits rouges. L’arôme de myrtille est également souvent classé dans la famille des petits fruits des bois, des fruits sauvages ou des fruits noirs.
L’arôme de myrtille se forme pendant la fermentation alcoolique : c’est un arôme secondaire. Il se retrouve dans certains Champagnes qui intègrent les cépages noirs (Pinot Noir et Pinot Meunier) dans leur assemblage, et également dans de nombreux vins rouges, dans leur jeunesse, notamment les vins rouges de Bourgogne, issus du Pinot Noir, comme l’Aloxe Corton.