lundi 27 mai 2019

Histoire de la biodynamie

En 1924, Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, posa les fondements de l’agriculture bio-dynamique, sous la forme de huit conférences prononcées au Domaine Koberwitz, près de Breslau en Silésie.

Rudolf Steiner a donné ce cours d’agriculture sur la demande de plusieurs agriculteurs inquiets d’observer la croissance de la dégénérescence des semences et de la baisse de la qualité des aliments produits : « Que faut-il faire pour stopper la baisse de la qualité des semences et de l’alimentation ? »
En réponse à une question sur les maladies végétales, Rudolf Steiner expliqua qu’en réalité ce n’était pas en premier lieu la plante qui était malade mais l’environnement et particulièrement le sol, qui pouvait tomber malade. Il fallait donc chercher les causes des prétendues maladies des plantes dans l’état du sol et de l’environnement.

Ce « Cours aux agriculteurs », comme on le nomme habituellement, a été imprimé dès 1925, tout d’abord pour un cercle interne puis pour tous.

Qu’est-ce que la biodynamie selon Rudolf Steiner ?

« L’agriculture bio-dynamique est une agriculture assurant la santé du sol et des plantes pour procurer une alimentation saine aux animaux et aux Hommes. Elle se base sur une profonde compréhension des lois du « vivant » acquise par une vision qualitative/globale de la nature. Elle considère que la nature est actuellement tellement dégradée qu’elle n’est plus capable de se guérir elle-même et qu’il est nécessaire de redonner au sol sa vitalité féconde indispensable à la santé des plantes, des animaux et des Hommes grâce à des procédés « thérapeutiques ».

Historique de la biodynamie :

En 1927, la coopérative de producteurs Demeter est créée sur proposition de l’ancien chancelier allemand Michaelis.

Le nom originel de la méthode, « fertilisation biologique », devint en 1930, « agriculture bio-dynamique », et l’organisation s’appela « cercle expérimental pour l’agriculture bio-dynamique ».
En 1939, cette reconversion est suivie par d’autres exploitations. Juste avant la Seconde Guerre Mondiale, le centre Biodynamique de la Sourdière dans l’Allier est créé. Mais il fermera en 1951.
En 1958, l’association française de Culture Biodynamique est fondée à Strasbourg et rassemble une centaine de membres.

En France, le mouvement se développe sous l’impulsion de Claude Monziès, Xavier Florin, François Bouchet, Nicolas Joly, Pierre Masson ou encore Jacques Mell.

L’Association française de culture biodynamique est créée en 1958, le Syndicat d’agriculture biodynamique en 1973 et le Mouvement de culture biodynamique en 1975.

Toujours en France, l’association Demeter et la marque éponyme voient le jour en 1978.

En 1996 s’est créée une association viticole, le Syndicat international des vignerons en culture biodynamique, avec un label spécifique Biodyvin.

La culture selon une logique de Bio- Dynamie se développe donc à tel point que même certains grands propriétaires de Châteaux bordelais commencent à s’y convertir : c’est le cas du Château Pétrus à Pomerol, des Châteaux Pavie Macquin à Saint-Emilion et Smith-Haut Lafitte dans les Graves.

Aujourd’hui en France, la biodynamie est pratiquée sur quelques 500 domaines. Aidé par la contribution qu’elle apporte au niveau gustatif et de l’expression du terroir (AOC), elle a notamment acquis un certain prestige en viticulture ou plusieurs domaines de grande renommée la pratiquent soit sur une partie soit sur l’intégralité de leur vignoble.

Les buts de l’agriculture bio-dynamique :
  • Soigner la terre
  •  Régénérer, façonner et entretenir les paysages
  •  Fournir aux Hommes une alimentation saine
  •  Développer l’approche du vivant et comprendre le rôle de l’Homme
  •  Ouvrir de nouvelles perspectives sociales sur les fermes comme dans les liens producteurs, consommateurs (en y incluant les commerçants)
Les pratiques spécifiques de l’agriculture bio-dynamique :
  •  La conception de la ferme comme un organisme agricole
  •  La fabrication, l’utilisation et la dynamisation de « préparations bio-dynamiques »
  •  La prise en compte des influences de la périphérie cosmique (lune, soleil, planètes, …)