L’IREB (Institut de recherches scientifiques sur les boissons, organisme
créé et soutenu par les grandes entreprises françaises des boissons
alcoolisées) organisait le 26 novembre dernier
une conférence sur le thême du rôle des parents dans la prévention de
l’alcoolisme, avec comme intervenants Marie Choquet, psychologue, et Daniel Bailly, pédopsychiatre.
Le rapport à l’alcool des enfants dépend de plusieurs facteurs. Le
facteur génétique s’hérite dans des proportions importantes (30 à 60%),
mais heureusement l’expression des gènes responsables de la dépendance à
l’alcool peut se modifier socialement. C’est là où le rôle des parents
est déterminant, avant même celui du monde extérieur.
D’une part, les conditions
socio-économiques de la famille favorisent les troubles affectifs, le
cumul des handicaps expose à des situations de stress chronique,
perturbe l’image de soi, habitue l’enfant à l’idée que sa vie ne dépend
pas de lui ; l’abus et la dépendance deviennent une réponse, que ce soit
à l’alcool ou à une autre substance addictive. A côté de ces facteurs
sociaux, le comportement éducatif des parents, parfois trop laxiste, ou
au contraire trop coercitif, influe sur le sentiment de proximité que
l’enfant a avec eux.
A contrario, les activités communes,
en particulier les repas, la communication dans la famille,
l’attachement, diminuent les risques que la découverte de l’alcool par
les jeunes tourne à une réelle addiction (qui ne concerne que 4% des cas). Enfin, les parents peuvent avoir un rôle actif
sur le sujet de l’alcool, en tentant de percevoir correctement la
consommation de leurs enfants, sans cependant tourner à l’inquisition,
et en parlant du sujet. Mais il faut savoir que cette action de
« supervision » n’est efficace que jusqu’à l’âge de 15 ans.